Francis Eustache : “Nous avons retrouvé le niveau d’anxiété d’après les attentats du 13 novembre”
Propos recueillis par Margot Brunet et Hadrien Brachet

Publié le 16/11/2023 à 18:00

Lundi dernier, la France commémorait les attentats du 13 novembre 2015. Un mois jour pour jour après l’assassinat à Arras de Dominique Bernard. Les successions d’attentats finissent-elles par nous habituer à l’horreur ? Quelle place occupe le 13 novembre dans la mémoire des Français ? Entretien avec Francis Eustache, neuropsychologue qui coordonne avec l’historien Denis Peschanski le programme « 13 novembre » et qui vient de diriger l’ouvrage « Mémoire et traumatisme » (Dunod).

Huit ans. C’est le temps de se dire que c’est passé vite, de ne pas savoir quoi faire de ce sordide anniversaire qui ne tombe pas rond. D’avoir peur que la mémoire s’effrite. Puis de se rendre compte que le souvenir est toujours là, comme intouchable. De se rappeler où, avec qui nous étions, ce que nous faisions lorsque les alertes sont tombées. Lorsque les premières explosions ont résonné au Stade de France. Lorsque la rumeur, bientôt transformée en terreur, a gagné les rues de Paris puis de la France entière. Huit ans plus tard, c’est une certitude : le 13 novembre est un tournant dans notre mémoire collective.

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