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Depuis le milieu des années 1990, nous conduisons des recherches originales concernant la neuropsychologie de la musique.

Initiées afin de mieux saisir les dissociations perceptives (agnosies auditives) observées chez des patients cérébrolésés (Lechevalier et al. 1999), ces études ont donné lieu à la réalisation de recherches fondamentales utilisant les techniques de neuroimagerie fonctionnelle afin de mettre en évidence les substrats neuraux de la perception (Platel et al. 1997 ; Platel, 2001) et de la mémoire à long terme musicale (Platel et al. 2003 ; Platel, 2005 ; Groussard et al. 2010 a,b,c). Les résultats de ces travaux permettent d’envisager l’utilisation de la musique, d’une part en tant que matériel original d’investigation des fonctions cognitives, avec des possibilités intéressantes d’un point de vue diagnostique, et d’autre part cela offre des perspectives cliniques nouvelles, en particulier dans la prise en charge des patients déments ou à lésions focales (Platel, 2006 ; Platel, 2007 ; Samson, Dellacherie & Platel, 2009 ; Groussard, Mauger & Platel, 2013). Plus largement, ces travaux fondamentaux et cliniques posent la question de la place des pratiques artistiques dans la prise en charge de patients cérébrolésés (Platel & Thomas-Antérion, 2014) et des mécanismes expliquant l’impact neuropsychologique (neuroplasticité, réserve cognitive) de l’Art en tant que pratique individuelle et sociale dans le contexte du vieillissement (Fauvel et al., 2013 ; 2014a).

Sur le plan méthodologique, ces travaux de neuroimagerie concernant les effets des pratiques musicales sur le cerveau nous ont permis de gagner en expertise dans l’utilisation de méthodes d’analyses de la connectivité fonctionnelle (Fauvel et al. 2014b ; Cantou et al. 2017 ; Gagnepain et al. 2017).